Chez ZeGuigui

Le blog d'un geek chasseur de licornes au clair de lune

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Livre électronique – révolution ou pas ?

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Ceux qui me connaissent savent que j’aime bien lire et que je dévore régulièrement des tonnes et des tonnes de papier, que ça soit à la maison ou pour passer le temps dans les transports en commun.

Ceux qui me connaissent ou qui lisent ce site savent aussi que je suis un mordu de nouvelles technologies. Alors quand deux de mes passions se rencontrent forcément j’examine un peu ce qui se passe.

Le moins que l’on puisse dire c’est que le sujet est vaste et je vais donc tenter de l’analyser sous deux approches. Dans un premier temps je vais me focaliser sur ce qu’on tient dans ses mains (le « reader ») d’un point de vue technique mais aussi les avantages et inconvénients par rapport au support papier. Dans un second temps je vais tenter d’analyser le marché du livre électronique et ses possibles débouchés.

Le lecteur

Le moins que l’on puisse dire c’est que l’actualité des lecteurs est riche en ce moment. En effet Sony vient d’annoncer son nouveau lecteur au format 6" et 100% tactile. Dans le même temps les rumeurs autour d’une possible tablette tactile Apple et la déclinaison de l’iTMS pour les livres exite les forums et les concurrents de la firme à la pomme… à juste titre Apple ayant réussi à vendre musique et vidéos là où de nombreuses autres sociétés ont échoué.

Mais oublions ces spéculations et concentrons nous sur les acteurs d’aujourd’hui. Les deux gros acteurs sont Sony (avec son PRS-300 qu’on trouve assez facilement en France) et Amazon avec son Kindle. Ce dernier n’est pour l’instant disponible qu’aux USA mais il dispose d’un emplacement pour mettre une carte SIM. Il y a d’autres acteurs sur ce marché mais ils sont plus confidentiels du moins en France pour l’instant.


Edition epaper du quotidien Les Echos sur le reader iLiad d'iRex - Photo wikipedia commons - Auteur Eparody - licence CC-SA-BY

Que ça soit le Kindle ou le Reader de Sony tous deux utilisent une technologie d’encre électronique… C’est quoi ce machin ? En gros c’est un concurrent du LCD classique que l’on connait tous depuis des générations et qui permet d’avoir un rendu aussi bon que celui de l’encre imprimée et ce sous tous les angles. L’autre avantage c’est la consommation électrique : on n’alimente électriquement l’écran que pour modifier ce qui est imprimé alors que le LCD impose une alimentation permanente. L’encre électronique est aussi lisible sans rétro-éclairage contrairement au LCD. Tout ça permet aux lecteurs d’avoir des batteries faibles capacité et de ne pas trop pénaliser le poids de l’appareil. Au rang des défauts c’est une technologie assez lente et qui ne propose que quelques niveaux de gris… donc pas de photo couleur dans les livres électroniques ! Quant au temps pour afficher une nouvelle page c’est l’équivalent d’un tournage de page papier donc rien de rédibitoire !

Autre avantage on peut annoter son livre sans le détériorer et il résiste à l’épreuve du temps. On peut imaginer partager via Internet ses notes ou consulter les notes de ses amis au travers d’un réseau social… je ne sais pas si ces fonctions existent aujourd’hui mais il serait curieux qu’elles ne sortent pas un jour.

Ensuite qui dit électronique dit format de fichier. De ce que j’ai pu en voir les différents lecteurs supportent une vaste variété de formats, incluant l’HTML et le PDF permettant ainsi de stocker sur son lecteur des sites ou documents qu’on voudrait visionner plus tard. Certains lecteurs ont même une connexion internet incluse ce qui ouvre les possibilités de ces appareils.

Conclusion d’un point de vue technique rien à redire… mais comparé à notre bon vieux bouquin le choix n’est pas simple ! En effet un gadget électronique ne remplacera pas le toucher du papier et encore moins son odeur (même si dans les transports en commun ce n’est pas flagrant !). Par contre le livre peut faire 10 pages ou 500 il pèsera toujours la même chose. D’où l’idée de mettre des livres de cours sur ce support, idée d’ailleurs aujourd’hui testée par 6 universités Américaines. La fin des cartables trop lourds ? Probablement pas mais un moyen de réduire le poids sur la balance.


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D’un point de vue écologique le bilan est difficile à dresser. Si le papier se recycle bien le poids lié au transport plombe le bilan carbone global. Le livre électronique est nettement plus compliqué à recyclé mais si on considère un stockage de milliards de pages qui gagne ? Je suis bien incapable de faire le bilan…

Le contenu

Le gros problème c’est bien entendu la disponibilité de livres à donner à manger à ces lecteurs. Certes on trouve facilement des essais ou des livres d’auteurs qui se lancent sur Internet mais ce n’est pas suffisant.

Alors pour alimenter ces lecteurs les fabricants ont eu la bonne idée de se tourner vers les contenus qui ne sont plus soumis à droits d’auteur. Pour mémoire un livre tombe dans le domaine public 70 ans après le décès de l’auteur. Le problème c’est que ces livres nécessitent d’être numérisés mais un certain nombre d’acteurs ont commencé le travail. Citons notamment le projet Gutemberg qui historiquement a été l’un – si ce n’est le premier – a se pencher sur les versions numériques de ces livres. Plus récemment Google a commencé la numérisation en masse d’ouvrages. Les bibliothèques nationales ont aussi pensé à ce problème (y compris la BNF).

On trouve aussi des oeuvres plus récentes, heureusement d’ailleurs, au format électronique. Mais là les politiques des éditeurs sont assez disparates. Très souvent le prix du livre électronique est le même que celui du livre papier voir, pour certains, c’est plus cher ! Et c’est là que le consommateur y perds son latin.


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Le livre électronique est en effet facile à distribuer. Un gros livre sans illustration se compresse facilement et doit pouvoir tenir sur une antique disquette 3"1/2 et se télécharger en deux clics de souris. Qui plus est il ne coûte rien à produire : pas de papier, pas de coût de transport, pas de coût d’entreposage… juste des coûts de connexion internet qui peuvent être pris en charge par les vendeurs. S’il faut préserver les droits d’auteurs et la marge du distributeur ce n’est pas pour autant un prix moins cher pourrait être proposé.

Dans le domaine de la vidéo on trouve de plus en plus d’offres permettant de télécharger en VOD le film que l’on vient d’acheter. Ceci dans le but d’enrayer le téléchargement illégal. Pourquoi ne pas proposer une offre similaire pour le livre papier ? Ceci permettrait d’avoir le papier tout en permettant à ceux qui préfèrent le lire sur un lecteur électronique de le faire. Je vais même plus loin : si j’achète sur Internet mon livre je l’ai immédiatement en lecture à l’écran et je le reçois deux / trois jours plus tard à mon domicile. Par contre je ne suis pas encore prêt à payer une version électronique seule au prix du papier, désolé messieurs !

A noter qu’en France la loi Lang qui fixe le prix du livre impose peut-être des limitations sur la version électronique. Je n’ai pas vérifié ce point mais c’est à vérifier !


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L’autre point important concernant le contenu ce sont les MTP (ou DRM en anglais). Ce sont des systèmes permettant de protéger une oeuvre contre sa diffusion illégale. Pour faire simple ça veut dire qu’un livre ne pourra être lu que dans les conditions fixées au moment de l’achat. Fini le prêt de livres entre collègues, il faudra prêter son lecteur, a moins que les MTP ne le permettent (mais ne rêvons pas, je doute que ça se fasse)… et pourtant ça ne serait pas si idiot de permettre l’accès au livre pendant disons 24 ou 48 h : ça pourrait donner envie à celui à qui on a prêter l’oeuvre de l’acheter.

Toujours dans le domaine du possible (et expérimenté localement apparemment) le prêt d’oeuvres au format électronique par des bibliothèques (type municipale ou universitaire) : le livre devient disponible électroniquement pendant la durée du prêt et on n’a même pas besoin de se déplacer pour le rendre… voir pour emprunter le livre !

Mais revers de la médaille il faut se méfier des systèmes trop connectés : les propriétaires du Kindle en ont fait l’expérience cet été quand Amazon a décidé unilatéralement de supprimer le livre 1984 à distance… quand on connais le thème du livre on pourrait presque sourire si ce n’était pas si grave. Et si là ça s’est vu, qui dit qu’ils ne peuvent pas en modifier juste le contenu à distance ou censurer un passage ? Si tous les livres sont disponibles au format électronique la censure devient nettement plus facile pour les "gouvernements".

Conclusion

Alors j’achète ou j’achète pas ? Bonne question et j’avoue ne pas encore savoir si un tel engin sera sur ma liste au père noël cette année. D’un côté le fait d’avoir un engin léger et ultra-transportable est très tentant mais de l’autre j’aime l’aspect et l’odeur du livre. En outre la disponibilité des oeuvres récentes est encore trop faible pour vraiment justifier l’achat d’un tel engin… mais le geek qui sommeille en moi est très impatient !

Finalement ma décision va probablement dépendre des choix que feront Apple. S’ils arrivent à sortir une tablette (qui ne sera pas en papier électronique) pas trop lourde et surtout à proposer l’équivalent de l’iTMS pour le livre alors je prédis un bel avenir à cette technologie et j’investirai dans un tel engin… sinon il y a fort à parier que ça restera du domaine du geek lecteur enthousiaste ou du professionnel qui a besoin de ballader une large documentation technique avec lui (type médecin et son fameux vidal !).

9 réflexions sur “Livre électronique – révolution ou pas ?

  • le côté plaisant du livre électronique c’est le stockage des ouvrages qui évitera d’aller faire un tour chez un marchand suédois pour racheter des étagères 😉 mais moi aussi j’aime feuilleter mes livres…
    Pour revenir au médecin et son fameux Vidal et bien je me demande s’il ne peut pas déjà l’avoir dans son Palm.
    Bientôt nous aurons un i…. avec tout tout tout dedans, les livres anciens et récents, le Vidal, les jeux, la musique, la vidéo, tout ce qui existe déjà et tout ce qui va être inventé. Merci la pomme !
    :oui: article très intéressant, j’espère que tu nous préviendras quand le geek qui sommeille en toi se sera laisser tenter :-))

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  • Reveur de reves

    Je suis un fidèle utilisateur du livre électronique depuis une dizaine d’années environ; au début sur Palm et maintenant sur mon téléphone,parfois sur le tablet pc. J’ai toujours trouvé ça génial !
    Par exemple, maintenant je suis sur la route, j’ai emmené avec moi tout Jules Verne et tout Maurice Leblanc là en PDF pour avoir les oeuvres complètes seulement disponibles en cette version, sinon le logiciel Reader est pas mal; il m’est arrivé d’utiliser aussi une autre version dont j’ai oublié le nom mais qui est courante et que l’on trouve facilement; c’est une question de convenance par rapport au format employé.
    Ce qu’il y a de bien c’est que, depuis le temps, le catalogue en langue française s’est considérablement enrichi et l’on trouve parfois sur Gallica des petites merveilles !
    Pour l’instant je trouve que les machines à lire du commerce sont chères pour ce qu’elle valent, c’est pourquoi je reste pour le moment fidèle à mon téléphone comme support, surtout qu’aux heures de pointe dans les transports c’est ultra pratique.

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  • ZeGuigui

    C’est vrai que le vidal est déjà disponible au format électronique pour les médecins et ils n’ont pas attendu l’invention de ces tablettes pour s’y mettre.
    Il est aussi exact qu’on peut lire les livres électronique sur des supports moins dédiés tel ordinateur (portable ou non, tablet ou classique) ou téléphone portable ou PDA. J’ai fait l’expérience sur mon vieux Palm T|3 et l’expérience était mitigée. L’aspect pratique était bien là mais l’écran était vraiment trop petit pour que ça soit confortable… il faut zoomer pour que la lecture soit agréable et rapidement on lit à peine une phrase ou deux par écran…
    L’autre avantage des lecteurs à base d’encre électronique c’est l’autonomie : 2 semaines sans recharger et la possibilité de lire en plein soleil sans craindre les reflets (dans le train ça m’est arrivé d’être gêné sur des écrans classiques).
    Et pour l’offre de livres Google vient d’ouvrir son google books au format le plus répandu sur ces lecteurs l’epub et sans DRM !

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  • Fée Clo

    @ :framboise: : vu que tu ne marches pas et que tu te déplaces avec un siège à roulette, tu ne dois pas savoir lire :mrgreen: ? Il faudrait donc que le livre électronique te fasse la lecture ?
    @ Reveur de rêves : dans le choix de tes livres, tu arrives à trouver de tout ou on trouve uniquement les grands classiques de la littérature française ? Peut-on espérer trouver certains auteurs en anglais, en espagnol,… ?

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  • Justement mon (coeur) ! Comme je reste en permanence dans ma chaise fallait bien trouver une occupation et donc je sais lire ce qui me permet de passer des heures à glander surfer sur internet :mrgreen:
    On trouve bien évidemment les auteurs classiques dans les langues étrangères, surtout ceux qui sont tombés dans le domaine public.
    Sur le site du projet Gutemberg les langues avec le plus de livres sont : Chinese Dutch English Esperanto Finnish French German Italian Latin Portuguese Spanish Swedish Tagalog (oui c’est un copier / coller !)

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  • Oulala tout ce texte à lire et une seule petite photo en support ? Tu penses aux lecteurs qui ne savent pas lire Guigui ?
    Moi j’avoue avoir du mal à lire sur écran et j’aime bien le contact physique du livre.
    Et puis avec Klaus, il y a du bois pour les prochains siècles donc du papier à fabriquer. C’est l’économie Landaise qui va être contente si on achète plein de livres.

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  • Effectivement je n’avais pas eu le temps d’illustrer ce billet, c’est maintenant chose faite ! Sinon Marie je t’invite à essayer la lecture sur ce type de lecteur un jour où tu iras te perdre dans un magasin qui le propose : c’est étonnamment confortable même si le « touché » n’est pas le même.

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  • Je suis un peu déçue par tes photos de vacances mais je vais m’en contenter hein ! 😉
    « Le jour où tu iras te perdre dans un magasin »… avoir le temps de le prendre (le temps) dans un magasin ? Ça va arriver ça un jour ? Cette décennie me semble compromise mais pourquoi pas la prochaine ?

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  • gruwier

    ou seras passé le parfum de nos livres
    c’est tellement mieux de parler avec un libraire averti ,et non je ne parle pas du vendeur de gazette mais d’un libraire qui conseille ses lecteurs et les dirigent dans des choix parfois bien diferents selon les gout.
    lelectronique ne pourrai remplacer cette envie de sentir de respirer cette bonne odeur de papier
    mais ont n’arreteras pas le progré
    dommage c’est si agréable de prendre en main
    nos livres et les regardé un livre est un ami pour la vie (k) (coeur_brise) (coeur_brise) (coeur_brise) (k) (k) :msg: :non:

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